Tristan et Iseut lundi, Mar 23 2009 

L’une des histoires d’amour les plus célèbres du monde, Tristan et Iseut a été écrit par Béroul, un poète normand du XIIe siècle.

Na verdade a autoria do romance é muito controversa. Béroul teria escrito a história pela primeira vez, mas esta já era conhecida oralmente. Existe também a possibilidade de que o romance tenha sido escrito por dois autores, mas dificilmente isso poderá ser esclarecido. Vamos ler um trecho desse lindo romance?

« Tristan, immobilisé par sa blessure, gît plein de langueur, en son lit. Rien ne peut le réconforter: il n’est pas de remède qui puisse rien lui faire ou l’aider. Il désire la venue d’Iseut, il ne convoite rien d’autre: sans elle, il ne peut éprouver aucun bien. C’est pour elle qu’il vit: il languit; il attend, en son lit, dans l’espoir qu’elle viendra et qu’elle guérira son mal. Il croit que sans elle il ne vivrait plus.

Tous les jours, il va à la plage pour voir si la nef revient: nul autre désir ne lui tient au coeur. Souvent, il fait porter son lit au bord de la mer pour attendre la nef, pour voir comment est la voile. Il ne désire rien d’autre que sa venue: là est toute sa pensée, tout son désir, toute sa volonté. Le monde ne lui est plus rien, si la reine à lui ne vient. »

Tristan et Iseut, roman en ancien français, en vers, d’après Béroul (1170 – 1190)
traduit par Joseph Bédier (1900 – 1905)

Tristan et Iseut de Edmund Blair Leighton (1902)

Tristan et Iseut, de Edmund Blair Leighton (1902)

  • une blessure: une plaie
  • gît: verbe gésir, être couché
  • une langueur: une faiblesse, épuisement moral ou physique
  • réconforter: donner du courage, soutenir moralement une personne
  • un remède: un médicament qui aide à guérir une souffrance
  • convoiter: désirer fortement
  • tient au coeur: verbe ténir à: qui a une grande importance
  • une nef: un grand navire à voiles du Moyen Âge
  • une voile: une grande toile qui fait avancer les bateaux

Source: Littérature Progressive du Français – Niveau Intermédiaire

Christine de Pisan vendredi, Mar 6 2009 

L’une des premières écrivaines françaises, Christine de Pisan (Pisano, Italie, vers 1364 – France, 1431) écrit en 1399 l’Épître au dieu d’amours, où elle critique la façon dont les femmes sont traitées dans le Roman de la Rose (Jean de Meun), avec mépris. Elle dénonce les médisants, ceux qui disent du mal des femmes. Une féministe avant la lettre!

Christine de Pisan

Christine de Pisan

« Dieu, quels beaux parleurs! Dieu, quelles assemblées ou l’on piétine l’honneur des dames? Quels profits peuvent tirer de leurs diffamations ceux-là mêmes qui devraient s’armer pour les garder et les défendre? Car tout homme devrait s’attendrir à l’égard d’un sexe auquel il doit sa mère, qui n’a pour lui ni méchanceté ni cruauté, mais douceur et amabilité, qui lui vient en aide au besoin et lui rend tant de services pour la conduite de sa vie. De la naissance à la mort, les femmes lui sont secourables, pitoyables, douces et serviables. Qui en médit fait preuve d’ignorance et d’ingratitude. Je dis que l’homme se rabaisse en injuriant, calomniant ou blâmant les femmes séparément ou en totalité. À supposer qu’il y en ait de sottes ou affligées de plusieurs défauts, sans foi, ni amour, ni loyauté, fières, méchantes et cruelles, inconstantes, légères, versatiles, cauteleuses, fausses et trompeuses, doit-on pout autant les condamner toutes et décider en bloc qu’elles ne valent rien? »

  • une épître: poème argumentatif qui s’adresse à un destinataire précis.
  • les médisants: personnes qui disent du mal des autres, qui médisent (verbe médire).
  • piétiner: taper des pieds sur le sol o sur un objet, frapper avec les pieds. Ici, le sens est figuré: ne pas respecter, malmener, dire du mal.
  • l’honneur: la dignité, la valeur personnelle et sociale.
  • une diffamation: le fait de porter atteinte à l’honneur de quelqu’un, calomnier, médire.
  • garder: protéger.
  • la cruauté: la méchanceté.
  • pitoyable: le fait d’être sensible aux autres, de venir à leur secours, de les aider.
  • l’ingratitude: le fait de ne pas avoir de reconnaissance, d’oublier le bien que l’on vous a fait.
  • se rabaisser: se mettre à un degré, un niveau inférieur.
  • en injuriant: en insultant, en disant des paroles qui ne sont pas justes, qui peuvent être méprisantes.
  • sot(te): stupide, bête.
  • inconstant(e): qui change facilement d’opinions, de sentiments; versatile.
  • cauteleux(se): qui cache la vérité; hypocrite, sournois.
  • pour autant: même pour cela.
  • en bloc: tout ensemble, en totalité, globalement.

Source: Littérature Progressive du Français – Niveau Intermédiaire

Observations: atenção para os falsos cognatos « versatile » (mais próximo de volátil do que de versátil) e « cauteleux » (hipócrita, e não cauteloso).